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Les enfants de l'informel

Nous les avons photographiés sur le terrain, en action, et dans l'anonymat, car ils n'avaient pas l'air de se donner en spectacle : ils travaillaient !

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Cliquer sur la photo pour suivre l'exposition
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À l'origine, l'idée était d'obtenir quelques photos authentiques d'enfants travailleurs locaux pour les besoins d'un atelier d'écriture. Le projet est révisé ensuite sur le coup de l'émotion et des réflexions faites au cours de cette première phase de sa réalisation.

Nos marchés informels grouillent d'enfants revendeurs et revendeuses ambulants. La valeur totale ou le bénéfice escompté sur leur marchandise ou articles atteint rarement 500 F CFA, c'est-à-dire moins de 1$. Ils devront pour cela faire le tour du quartier, de la ville, aller parfois d'une agglomération à une autre sans aucune pièce d'identité pour écouler leur marchandise. Leur effectif est encore difficile à établir du fait de leur mobilité, surtout que la majorité est ignorée des services d'état civil. Sans instruction, avec pour toute expérience professionnelle, l'impéritie et l'inexpérience, ils sont jetés dans la rue comme des pourvoyeurs de ressources pour le compte de leurs tuteurs, et comme de dociles serviteurs au sein d'une société où les difficultés de la vie et l'individualisme grandissant semblent aveugler certains sur leur situation vue comme une fatalité. Nous les avons photographiés sur le terrain, en action, et dans l'anonymat, car ils n'avaient pas l'air de se donner en spectacle : ils travaillaient !

La somme de leurs aventures " individuelles " se résume le plus souvent en un seul mot : "trahison". D'autant plus que Nous avons dû rendre par deux fois nos pellicules sous la pression et les menaces de certains commerçants de l'informel. Preuve que l'attention qu'on manifeste pour ces enfants menace leurs intérêts....

Rappelons en passant que toutes nos photos ont été prises entre 07 heures et demi et 11 heures du matin, c'est-à-dire, aux heures de classe du cours primaire. Ces enfants vont à une autre école où on apprend vite qu'entre réalité et fiction, le fossé peut être incommensurable. Merci de votre attention.

16 juin 2005

Dissirama BOUTORA-TAKPA.

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