Historique des événements
Il est vrai qu’au départ, nous allions à Pagouda pour un séjour de cinq jours. Dès notre arrivée cet après-midi du 16 février 2008, nous décidâmes de visiter le marché (de nuit) de BIÉNALÈ, littéralement « le marché de dix francs », à quelques mètres d’un carrefour de la ville de Pagouda. L’ambiance y est bonne, et on y trouve un peu de tout, du Tchouc, (la bière locale à base du mil), de la viande de porc, des volailles, des légumes, des tubercules d'igname, du fromage à base du soja etc. Ce petit marché non électrifié s’anime chaque samedi de 16 à 21 heures environs à la faveur des lampions, cela n’empêche pas que les marchands y viennent, parfois des localités lointaines.Un 1er constat : les denrées alimentaires sont moins chères qu’à la capitale. Nous approchons de la petite paillote d’une femme pour prendre chacun une calebasse de Tchouc (boisson locale à base de maïs ou de mil). Là, on discute avec les quelques clients. On tente déjà de s’informer sur certaines pratiques toujours en cours dans le milieu. Un jeune homme arrive, et parle à l’oreille de notre revendeuse ; celle-ci répond gentiment à son fils. Celui-ci, se met à écouter les conversations. Dissirama profite de la causerie pour avancer la rumeur selon laquelle le Troc serait pratiquée quelque part dans la région. C’est alors que le fils de la revendeuse intervient : il avoue être un habitué du Troc qui a cours à PESSARE dans le canton voisin, et qu’il lui arrive d’y troquer quelques produits agricoles. Séduits par la description qu’il fait du déroulement du troc, nous décidons de poursuivre un entretien en aparté avec lui. Présentations faites, notre informateur est un lycéen en classe de terminale. Il confirme que le marché de PESSARE s’anime tous les dimanches, donc nous avions juste la nuit pour tout organiser. Vers 19h nous entendons non loin du marché, sur une cour, un griot chanter : ALAZA. Il est moins connu que le tout premier Griot de Pagouda qui eut une reconnaissance nationale. Mais ce soir-là, nous n’avions pas notre appareil pour l’enregistrer...une grosse perte !
Par quel moyen se rendre à PESSARE en partant de Pagouda ?
Deux options :
- A pied
- Par moyen motorisé
A chaque option, ses avantages et inconvénients, nous choisissons finalement la première, celle pouvant nous permettre de découvrir les richesses naturelles de notre parcours.
Très, vite, on convient de l’heure du départ : 6h. Nous avons choisi nous y rendre à pied, et nous devrions en avoir pour environ 3 heures de marche.
Tout le monde sera à l'heure, dès 6h comme convenu. Nous avons encore les premières images de cette matinée…
Nous avançâmes avec certitude jusqu’à la montagne de Somdè. A la descente de celle-ci, on douta par moment, à cause des sentiers entremêlés ou qui disparaissent dans les champs d’ignames.
Ici, les sentiers traverses la cour de certaines concessions situées au sommet, au flanc ou au pied des montagnes rocheuses.
Plusieurs fois, nous sommes invités à prendre un pot, du Tchouc …ça fait partie de la tradition d’offrir à boire à un étranger. Une femme nous invite une énième fois à boire ; on lui répond que nous voulons arriver au plus tôt au marché de PESSARE. Alors elle nous montre un raccourci que notre guide et pourtant habitué du milieu, ne connaît pas... Devant nous, une pleine. Au bout de celle-ci, un couloir à travers une teckeraie clairsemée. Une école, un monument et nous y sommes, enfin presque. Il ne nous reste qu’à suivre la longue piste en latérite, la dernière ligne droite. On découvre quelques passants, tout le monde se salue et converge vers un seul endroit : le marché du jour. Nous faisions partie des premiers à arriver, on s’entend sur le plan de tournage improvisé. Une image nous échappe…sublime ! Mais hélas !... On parcourt les quatre coins du marché et alentours. Quarante minutes environs après notre arrivée, le marché commença effectivement par s’animer. Alors commence le tournage. Dissirama sait ce qu’il faut faire. Au signale, il avance vers une des entrées du marché et introduit le document. A quelques mètres, nous voyons arriver une fille assise à califourchon sur son vélo surchargé de sacs de maïs, de mil, d’ignames et de volailles. C’est auprès d’elle que Dissirama va se renseigner quelques minutes après, de l’endroit où se déroule le Troc…puis la suite. Tout va bien se dérouler, jusqu’à l’échange des galettes de wanzou contre le reste du maïs de Masama. Mais ce dernier nous a parlé d’un musicien très reconnu dans le milieu, et qui selon nos souhaits, pouvait nous chanter l’élément de notre fond sonore. Seulement, notre artiste n’était pas au rendez-vous. Fallait-il l’attendre ? On décida de laisser tomber la musique ce jour-là, dans l’espoir de guetter le même artiste le mardi suivant au marché de Pagouda. Sur le chemin retour on le croise : Tchrikpanga. On dit qu’il est un peu débile, mais il a gardé son talent et une certaine intégrité. Il connaît presque tous les marchés du coins ( Farendè, Tckikawa, Wase-law, Kétao, Siou, Sola..) et s’y rend toujours à pied pour des prestations. On essaie de le persuader de nous chanter ne serait-ce qu’un morceau, mais il refuse. « Je ne sais si je chanterai aujourd’hui, mais même si c’en est le cas, ce serait au marché ». On se salua cordialement puis on se sépara. En route on disait qu’on avait encore deux chances de le rattraper : au marché de Pagouda qui s’anime tous les mardis, puis celui de Kétao le mercredi. Nous quittions le marché de PESSARE quand d’autres personnes y convergeaient encore. Lundi, rencontre avec le censeur et le proviseur du lycée de Pagouda, puis avec les responsables du Centre de Lecture et d'Animation Culturelle (une des raisons de notre séjour). Mardi. Jour du marché de Pagouda. Nous nous y rendons vers 16 heures, avec le souhait d’y trouver un des artistes de la localité. On y retrouva ALAZA sous un hangar du marché en pleine animation. Il accepte qu’on enregistre tout ce qu’on veut, pourvu que nous fassions servir le Tchouc… la particularité d’ALAZA, c’est son don de divination. Au cours de ses chansons, il parle des gens qui l’entourent. Un à un, il leur rappelle une partie de leur passé et leur prédit quelques lignes de leur avenir…
Récit: Adjéi BOUTORA TAKPA Réalisation et montage vidéo: Dissirama BOUTORA TAKPA Suivre la vidéo |
1530 lectures -
...autres articles de la même rubrique...
Plus d'articles sur dissirama.com
Vous avez la possibilité de parcourir nos articles en les affichant par rubrique. Ceux ci-dessous vous sont proposés de manière aléatoire.
Divers
MONDES ET CULTURES - COMPTES RENDUS TRIMESTRIELS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES D'OUTRE-MER... Lire la suite
Divers
Décision 10773/D/P du 30 septembre 1950 portant affectation Lire la suite
Lecture
Extrait de lecture du roman Lire la suite
Vidéos
Exposé et débat au lycée de Tokoin à Lomé (vidéo) Lire la suite